Extrait du journal du pèlerin Jacques

Le sentier de Frère Nicolas vers Flüeli Ranft me rappelle que Frère Nicolas, riche paysan devenu ermite et pacificateur pour le peuple suisse, a un jour démontré ce que signifie renoncer au confort. Sa cellule d'ermite témoigne de l'austérité et de la capacité à se concentrer non pas sur soi-même, mais sur la nature et ses merveilles. À l'aire de repos, j'apprécie les rires des enfants dont la classe est en déplacement tandis que je fais griller ma saucisse sur un feu de bois. Plus loin, près de l'église, je vois des pèlerins prier. Un groupe de pèlerins polonais entonne un chant. Et je me souviens de l'anecdote de mon enfance : Frère Nicolas avait rencontré un groupe de croyants qui récitaient sans cesse un « Je vous salue Marie » et un « Notre Père ». Il leur aurait dit d'un ton sévère : « Cent Notre Père récités ne valent pas un seul qui vient du fond du cœur. »